L’insuffisance rénale chronique chez le chat est une maladie très fréquente. Les causes primaires sont rarement connues. Elle est définie comme étant une destruction progressive de plus de 75 % des néphrons sur une période de plusieurs mois ou années. Les reins perdent graduellement leur fonction d’excrétion et de régulation hydrique et électrolytique. La maladie affecte surtout les chats âgés, mais peut aussi s’en prendre à des chats aussi jeunes que 5 ou 6 ans.
Le diagnostic se pose la plupart du temps par une évaluation sanguine et une analyse d’urine. Une radiographie et/ou échographie des reins peuvent aussi être utiles.
Il existe quatre stades à la maladie ; le stade 4 étant l’étape terminale où le rein n’arrive plus du tout à jouer son rôle, et survient alors le choc urémique qui entraîne inévitablement la mort de l’animal. Heureusement, si détectée dans les premiers stades, l’insuffisance rénale chronique peut évoluer plus lentement et faire en sorte que le chat puisse vivre plus longtemps, et, surtout, avec une qualité de vie très bonne.
Les signes cliniques varient selon le stade de la maladie. Le plus souvent, on remarquera une augmentation de la soif et de la production d’urine, une perte de poids, une baisse de l’appétit, des vomissements plus fréquents, une mauvaise haleine, des ulcères buccaux, une déshydratation, etc.
Lorsque le diagnostic est établi, le médecin vétérinaire vous recommandera des examens complémentaires :
- Une prise de la pression artérielle
- 80 % des chats atteints d’IRC font de l’hypertension artérielle
- Un test urinaire appelé ratio protéine/créatinine
- Permet de détecter la présence anormale de protéines dans l’urine
- Une culture urinaire
- Détermine s’il y a une infection urinaire secondaire
- Une évaluation de l’hormone thyroïdienne, si votre chat est âgé de 6 ans et plus
Il n’existe aucun traitement curatif à part la transplantation rénale. En règle générale, à la lumière de son évaluation, le vétérinaire vous recommandera certains médicaments et une nourriture spéciale afin de tenter de stabiliser la condition :
- Supplément d’acides gras essentiels oméga-3
- Aide à réduire la pression sanguine à l’intérieur du rein et le stress oxydatif relié à l’IRC
- Supplément préprobiotique pour soutien de la fonction rénale
- Aide à métaboliser les toxines urémiques, stimule l’appétit et la santé gastro-intestinale
- Médication – antagoniste du récepteur de l’angiotensine
- Réduit la pression sanguine à l’intérieur du rein et contrôle la perte de protéines
- Fluidothérapie sous-cutanée à la maison
- Corrige la déshydratation reliée à l’IRC
- Médication – antiacide
- L’augmentation de l’urée dans le sang peut provoquer une hyperacidité dans l’estomac
- Médication – stimulant d’appétit
- Afin de maintenir une prise alimentaire constante, un stimulant peut être utilisé au besoin
- Supplément de potassium
- Une diminution du potassium sanguin est souvent une conséquence de la maladie
- Chélateur de phosphore
- Utilisé lorsque le taux de phosphore sanguin est anormalement élevé
- Médication – hypotenseur
- Utile si une augmentation de la pression sanguine est détectée
Chez un patient en crise urémique (stade avancé), une hospitalisation avec fluidothérapie intraveineuse et des traitements de soutien sont recommandés. Malheureusement, cette manifestation clinique inspire une grande crainte pour la vie de l’animal et le pronostic en sera très assombri.
Les recommandations alimentaires sont les suivantes :
- Diète gériatrique pour les stades 1 et 2a
- Diète contrôlée en protéines ayant une teneur modérée en phosphore et magnésium pour les stades 2b, 3 et 4
Le suivi médical de l’insuffisance rénale :
- Un examen physique aux 6 mois si l’état de l’animal est bon
- Un bilan sanguin aux 4 à 6 mois
- Un test urologique aux 6 mois selon le cas
- Une évaluation de la pression artérielle aux 6 mois minimum
Le pronostic dépend du stade de la maladie et de la sévérité des signes cliniques. À court terme, il est généralement bon, réservé à moyen terme et pauvre à long terme puisque cette maladie est progressive. Toutefois, n’oublions pas que le dépistage précoce permet à une majorité de chats de mener une vie normale pendant plusieurs mois ou années si les recommandations de votre vétérinaire sont bien respectées.