La dysplasie de la hanche est une maladie héréditaire polygénique (transmise par plusieurs gènes) caractérisée par une instabilité de l’articulation coxofémorale (articulation de la hanche) pouvant entraîner une subluxation de la hanche (séparation partielle des surfaces articulaires) et secondairement de l’ostéoarthrose (dégénérescence des structures articulaires).
Génétique et reproduction
La maladie est héréditaire et causée par l’interaction de plusieurs gènes (polygénique), ce qui rend son élimination difficile. De nombreux chiens ont les gènes de la dysplasie mais ne montrent aucun signe de la maladie. Il faut donc être très strict dans les critères de sélection des reproducteurs et l’étude de leur généalogie, à savoir le statut des hanches des parents, grands-parents et arrière-grands-parents, et si possible des frères, sœurs, oncles et tantes. Pour l’instant la seule façon de diminuer la fréquence de la dysplasie est de reproduire sélectivement des animaux dépourvus de dysplasie.
Diagnostic
Un chien dysplasique peut être diagnostiqué très jeune par un vétérinaire expérimenté en orthopédie canine. Il est possible de palper une instabilité dans la hanche d’un chien dysplasique dès l’âge de 3 à 4 mois. À l’opposé pour affirmer qu’un chien n’est PAS dysplasique, il faut attendre 2 ans (âge déterminé par l’OFA, Orthopedic Foundation for Chiens à partir de statistiques sur l’âge d’apparition des signes radiographiques de dysplasie), car quelques chiens avec des hanches apparemment normales à 6 ou 12 mois montrent des signes de dysplasie plus tard dans leur vie.
Signes cliniques
- Boiterie de degré variable, pas toujours évidente (raideur, démarche anormale)
- Intolérance à l’exercice
- Difficultés à monter les escaliers ou grimper dans la voiture
- Aucun (certains chiens même très affectés peuvent ne montrer aucun symptôme)
Examen radiographique: chien tranquillisé ou anesthésié (dès 4 à 5 mois). Indispensable pour confirmer le diagnostic.
Traitement
Médical (médicaments, perte de poids, contrôle de l’activité)
Beaucoup de chiens minimalement dysplasiques n’ont que des signes mineurs en vieillissant.
Chirurgical
De nombreux traitements sont possibles pour corriger chirurgicalement la dysplasie de la hanche. Les meilleures possibilités de traitement s’offrent chez le jeune chien de moins d’un an, avant que l’articulation de la hanche ne dégénère. Chez le jeune, une ostéotomie triple du bassin (TPO) permet de contrôler l’instabilité de la hanche et de prévenir la dégénérescence du cartilage. Cette procédure est la meilleure option, car elle permet de conserver la hanche et de permettre une fonction normale au patient à long terme. Chez l’adulte, une arthroplastie ou excision de la tête et du col fémoral permet de contrôler la douleur liée à l’arthrose mais modifie la mécanique de la hanche et le chien se fatigue généralement plus vite. La prothèse de hanche permet une fonction presque normale mais est une procédure plus compliquée et coûteuse. Enfin, une procédure récente appelée la dénervation de la capsule articulaire permet à un chien dont la hanche est très dégénérée de retrouver un bon niveau d’activité en éliminant la douleur par destruction des terminaisons nerveuses de la capsule articulaire.
Prévention
La meilleure façon de n’avoir pas à traiter la dysplasie de la hanche est de sélectionner des chiens qui n’en ont pas. Il faut être très strict dans les accouplements et penser au bien-être de la race à long terme.
Des chiens avec des hanches passables ou « fair » ne devraient pas être reproduits (seulement reproduire ceux ayant un statut bon ou excellent).
Il ne faut pas reproduire un chien qui a des frères et/ou sœurs dysplasiques.
Si votre chien a besoin d’une chirurgie spécialisée qui ne peut être faite dans votre hôpital, nous transférerons son dossier vers l’un de nos chirurgiens spécialisés qui pratiquent au Centre Vétérinaire Rive-Sud, au Centre Vétérinaire Laval ou à l’Hôpital Vétérinaire Centre-Ville Montréal.