Différentes espèces d'oiseaux que nous gardons en captivité sont d'origines très diversifiées, que ce soit des canopées des forêts tropicales, des savanes australiennes ou encore des contreforts des Andes. Elles requièrent donc des diètes tout aussi variées, qui peuvent de plus changer selon les saisons. Il nous est impossible de reproduire exactement la diète naturelle de ces espèces en captivité. Cela ne serait par ailleurs pas conseillé, les besoins d'un oiseau dans son milieu naturel n'étant pas du tout les mêmes que ceux qu'il peut avoir en captivité.
Depuis les 20 dernières années, des recherches en nutrition aviaire ont soutenu le développement d'aliments formulés sous forme de moulée. Ceux-ci permettent d'offrir une diète équilibrée avec les éléments essentiels à des niveaux adaptés pour nos oiseaux de compagnie. De plus, ils empêchent nos oiseaux de sélectionner préférentiellement certains aliments (particulièrement les graines riches en gras), une pratique très fréquente!
Plusieurs marques de moulée s'offrent à vous. Cherchez une moulée dont la marque est bien établie depuis plusieurs années. Vérifiez la date d'expiration à l'achat, et surveillez la fraîcheur du produit en le sentant régulièrement, car la moulée peut rancir. Gardez-la dans un milieu frais et sec ou réfrigérez-la afin de la conserver plus longtemps. Les moulées sont vendues sous différentes formes et tailles; choisissez celle qui convient le mieux aux habitudes alimentaires de votre oiseau (un petit oiseau peut préférer une moulée pour grands oiseaux s'il aime tenir un aliment dans sa patte pour le grignoter). Il est préférable de choisir une moulée qui ne contient pas d'additifs ou de colorants. Nous recommandons les marques Harrison's, Hagen (moulée « Tropican ») et Lafeber.
La moulée devrait représenter 60 à 80% de l'alimentation de la plupart des perroquets. Pour les petits perroquets et perruches, qui sont presque exclusivement granivores à l'état naturel, nous conseillons plutôt une ration d'environ 50% de moulée. Pour ces oiseaux, le reste de la diète est principalement composé de graines non-oléagineuses comme le millet (les graines de tournesol sont riche an gras et devraient être données en quantité limitée).
Le reste de la diète est constitué d'une variété de légumes et de fruits frais, et de nourriture de table « santé ». Les légumes jaunes et orangés (courges, patates douces, carottes, citrouille, poivrons) et les légumes feuillus vert foncé (choux, laitues, roquette, fines herbes) sont recommandés. Les baies, les fruits tropicaux, les pommes grenades, les abricots, les oranges et les kiwis sont quelques exemples de fruits que votre oiseau peut apprécier. Il faut surtout varier la préparation des aliments. Ils peuvent être offerts crus , sous forme entière (une courge entière dont on a coupé une petite « fenêtre » fournit une source de jeu et d'activité physique pendant que l'oiseau le déchiquette en plus d'offrir des éléments nutritifs) , en lanières dans un « bouquet », en gros ou petits morceaux. Les aliments peuvent aussi être cuits et préparés en soupe, en ragoût, en purée, etc., seuls ou en combinaison. Plus la présentation des aliments est diversifiée, plus la curiosité naturelle de l'oiseau est encouragée et plus il y a des chances qu'il essaie les aliments et les apprécie. Les céréales entières, les produits à grains entiers et les légumineuses sont de bons choix de féculents, mais sont à limiter chez les oiseaux prédisposés à l'embonpoint. Les protéines d'origine animale peuvent aussi être offertes en quantité limitée sous forme de poisson, œufs et viande maigre. La nourriture de table périt rapidement et ne devrait pas être laissée dans la cage plus de 4 heures. L'avocat, la rhubarbe et le chocolat sont toxiques.
Les graines peuvent être offertes, mais ne devraient pas représenter plus de 20 % de la diète pour les grands perroquets. Il est aussi possible d'offrir une variété de noix, comme les noix de Grenoble, les amandes, les pacanes ou les noisettes. Celles-ci sont riches en gras et ne sont pas conseillées pour des oiseaux à risque d'embonpoint.
Tout changement alimentaire doit se faire de façon graduelle et sous surveillance. Un changement brusque peut favoriser l'anorexie et peut engendrer des conséquences graves. Veuillez consulter votre vétérinaire afin de construire un plan alimentaire adapté à votre oiseau.
Julie Hébert, DMV, Dipl. ABVP (pratique aviaire)