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Le lapin

Le lapin

Le lapin est un petit mammifère très attachant et très sociable. Il fait partie de la famille des lagomorphes. Il se distingue du rongeur parce qu'il possède une paire supplémentaire d'incisives maxillaires. Ses dents sont toutes élodontes, c'est-à-dire qu'elles poussent toutes de manière continue. Il est donc important de donner du foin au lapin, car il use principalement ses dents en le mastiquant, évitant à ces dernières de devenir trop longues. Sa durée de vie est d'environ 10 à 12 ans, la maturité sexuelle étant atteinte vers 4-5 mois. La femelle non stérilisée possède un repli de peau au cou appelé le fanon. Elle s'en servira lorsque viendra le temps de faire son nid, en s'arrachant le poil à cet endroit pour le construire.

 

Alimentation

La digestion du lapin est caractérisée par une fermentation bactérienne importante. Ainsi, tout ralentissement du transit digestif favorisera une croissance bactérienne anormale et causera des problèmes de santé. Le foin (en particulier le foin Timothé) est essentiel à la diète d'un lapin, il doit être offert à volonté et disponible en tout temps. Le foin permet l’usure normale des dents, évitant qu'elles deviennent trop longues et qu'elles causent de l’inconfort au lapin. Le foin de luzerne, ou alfafa, ne doit être offert qu'aux lapereaux ou aux lapines gestantes, car il contient une quantité plus importante de protéines et de calcium. Un excès de calcium favorisera les calculs urinaires.

 

La verdure représente le deuxième constituant important de la diète du lapin. Elle peut être offerte à volonté. Parmi la verdure à offrir tous les jours, on retrouve le chou vert, le chou frisé, la romaine, la bette à carde, le bok choy, les feuilles de carotte et de navet, et l'endive. Les épinards, le brocoli (feuilles et fleurons) et le persil doivent être offerts deux fois par semaine maximum, car ils contiennent beaucoup de calcium. Les feuilles et la fleur de pissenlit sont également acceptables en petite quantité. Les carottes étant particulièrement sucrées, il est recommandé de les considérer comme des gâteries (2 fois par semaine). Tout nouvel aliment doit être intégré à la diète graduellement, car les lapins ont un système digestif capricieux : un nouveau légume offert en trop grande quantité causera de la diarrhée.

 

La moulée n'est pas nécessaire, et elle doit être offerte en petites quantités, soit 2 cuillerées à table par lapin par jour maximum. Autrement, elle apportera trop de protéines et de calcium, diminuant ainsi la consommation de foin et favorisant le développement de maladies dentaires, de problèmes digestifs et d’obésité. 

 

Enfin, les fruits doivent être considérés comme des gâteries seulement et offerts en très petites quantités (ex. : l’équivalent d’une framboise par semaine). Un trop grand apport favorisera la surcroissance bactérienne dans le système digestif et pourrait causer de la diarrhée. 

 

Le lapin produit des selles particulières la nuit, que l'on appelle cæcotrophies. Ces selles subissent un cheminement légèrement différent dans le système digestif du lapin et sont composées d'une quantité importante de protéines et de vitamines, qu'il récupère en les ingérant. Normalement, le lapin mangera les cæcotrophies directement à l'anus, à condition qu'il soit apte à les atteindre avec sa gueule, ce qui n'est pas possible dans les cas d’obésité importante. Ces selles plus molles auront alors tendance à coller à l'arrière-train du lapin et à causer des dermatites. 

 

Il est préférable d'offrir l'eau dans un bol, car les lapins les préfèrent aux bouteilles. 

 

Soins

Il est recommandé de garder votre lapin dans un enclos spacieux et non une cage. Du temps en liberté sous surveillance est recommandé dès que vous êtes à la maison. Les griffes du lapin doivent être taillées environ une fois par mois à l'aide d'un coupe-griffes. Le lapin ayant accès à l'extérieur l'été doit recevoir un traitement mensuel contre les infections parasitaires, tout comme le chien ! Il est également important de vacciner votre lapin contre la maladie hémorragique du lapin, même s’il ne sort jamais à l'extérieur. Les femelles doivent être stérilisées afin d'éviter le développement de tumeurs utérines. La stérilisation s'effectue idéalement vers l'âge de 6 mois. Il est essentiel de contrôler la quantité de nourriture riche (moulée, fruits, légumes sucrés) offerte afin de prévenir l'obésité.

 

Manipulation

Le lapin a un squelette plus fragile que d'autres mammifères. Ainsi, il convient de toujours maintenir l'arrière-train de votre lapin lorsque vous le soulevez, afin d'éviter qu'il donne un coup avec ses pattes arrière et s'inflige une fracture ou encore une luxation vertébrale. Le lapin ne doit pas être tenu par les oreilles, car cela peut endommager la peau ou causer un choc vagal, provoquant ainsi un ralentissement sévère du rythme cardiaque et même potentiellement la mort.

 

Régie

Si votre lapin a tendance à gruger les fils ou les murs, il est recommandé de le garder en enclos en votre absence. Si ce n’est pas le cas, il peut être gardé en liberté en tout temps. Le fond de l'enclos ne doit pas être grillagé, car cela peut occasionner des lésions aux pattes. Les lapins peuvent apprendre à être propres dans une litière. Ceci permettra de limiter le contact de ses pattes et de son ventre avec l'urine, ce qui pourrait provoquer des dermatites (infections de peau). La litière doit être composée de papier recyclé. Les copeaux de pin et de cèdre ne sont pas acceptables, car ils sont irritants pour la peau et les voies respiratoires du lapin. Le lapin ne tolère pas la chaleur, car il ne dispose pas de glandes sudoripares lui permettant de se refroidir. Ainsi, il convient de lui fournir une température ambiante d’environ 15 à 20 degrés Celsius, en été comme en hiver ! Les lapins sont sociables et peuvent cohabiter en cage. La stérilisation peut aider à diminuer les comportements d’agressivité entre lapins. Une intégration graduelle est recommandée, et ce n’est pas toutes les paires qui finissent par bien s’entendre. 

 

Autres espèces 

Le lapin ne peut pas cohabiter avec le cochon d'Inde, car il peut rendre celui-ci malade. Le lapin est un porteur naturel de Bordetella bronchiseptica, une bactérie causant une infection respiratoire chez le cochon d'Inde. Par conséquent, ces deux animaux ne doivent pas partager le même environnement. Le lapin étant une proie naturelle du furet, il vaut mieux éviter les contacts. La simple présence d’un furet dans l'environnement du lapin lui causera beaucoup de stress.

 

Maladies fréquentes

Entérotoxémie

L'entérotoxémie est une condition digestive très grave. Elle est due à une surcroissance de bactéries qui ne sont normalement présentes qu’en très petite quantité au niveau de l'intestin du lapin. Ces dernières produisent des toxines qui peuvent circuler dans la circulation sanguine et causer un état de choc. Le lapin manifestera les signes cliniques suivants : abattement sévère et soudain, respiration rapide et/ou exagérée et gencives rouge foncé.

 

Il existe malheureusement de nombreuses causes d’entérotoxémie : prise d'antibiotiques inadéquats par voie orale, changement drastique dans l'alimentation, stase gastrique, etc. Cette condition est soupçonnée lors de l'examen général du lapin et est confirmée avec une radiographie de l'abdomen. La mise en place rapide d'un traitement est essentielle afin de freiner l'évolution de cette condition, mais s'avère efficace seulement lorsqu'il est entrepris tôt. Elle nécessite une hospitalisation afin de prodiguer des soins par accès intraveineux.

 

Stase digestive

Le système digestif du lapin est particulièrement dépendant d'un apport riche en fibres. Une alimentation inadéquate (trop de moulée, quantité insuffisante de foin, trop de fruits ou légumes sucrés), le stress ou toute autre condition de santé entraînant de l'anorexie (calcul urinaire, tumeur utérine, pasteurellose, abcès dentaire, etc.) peut provoquer un ralentissement du transit digestif. 

 

Le lapin atteint d'une stase gastrique présente des signes tels qu'une perte d'appétit, une diminution du volume des selles et un comportement anormalement calme. Un lapin particulièrement souffrant peut grincer des dents ou encore changer de position fréquemment. 

L’historique et un examen physique permettent de soupçonner cette condition. Le traitement doit être débuté rapidement après l'apparition des signes cliniques afin de prévenir une dégradation de l’état du lapin. Pour traiter la stase gastrique, il faut réhydrater l'animal, traiter la douleur et fournir une alimentation assistée (gavage). 

 

Parallèlement au traitement de la stase gastrique, il convient de rechercher la cause de son apparition afin de prévenir les récidives. Une évaluation de la régie de votre lapin pourra être faite auprès de votre vétérinaire, ainsi que certains tests permettant de détecter des conditions médicales potentiellement responsables.

 

Parfois, un lapin ayant des signes similaires à une stase digestive souffre plutôt d’une obstruction gastro-intestinale. L’obstruction est habituellement causée par l’ingestion de poil lorsque le lapin se toilette. Cette condition peut nécessiter des soins plus intensifs, et le gavage pourrait empirer la condition. Il n’est donc pas recommandé de gaver son lapin à l’aveuglette s’il ne mange pas. Un examen vétérinaire est requis pour différencier les deux conditions et débuter les traitements appropriés. 

 

Maladies de peau et parasites

Gale (mite de peau)

Sarcoptes scabei est un parasite pouvant infester plusieurs animaux dont le chien, le chat, le cochon d'Inde, le furet et le lapin. La transmission se fait par contact direct (avec l'animal porteur) ou indirect (avec les objets ou surfaces infectées récemment). Le lapin atteint par ce parasite souffrira de démangeaisons importantes et il y aura apparition de croûtes sur la peau, situées le plus souvent aux pattes et au ventre. Le diagnostic est posé par l'identification au microscope de la mite prélevée sur l'animal avec un grattage de peau.

 

Le traitement se fait avec un antiparasitaire topique. Il est essentiel d'isoler l'animal des autres compagnons à poils de la maison et de porter des gants lors des manipulations, puisque ce parasite peut également affecter les humains. En effet, la gale est une zoonose et elle se manifeste chez les humains par des plaques rouges associées à de fortes démangeaisons. Si vous suspectez cette infection, veuillez consulter votre médecin immédiatement afin qu'un traitement soit instauré dans les plus brefs délais. Sachez que vous ne pouvez pas transmettre la gale provenant d'un animal à un autre humain, mais que vous pouvez contaminer tout autre animal à poils.

 

Mites de fourrure

Cheyletiella parasitovorax est une mite de peau qui cause l'apparition de pellicules blanches, de zones sans poils et de croûtes sur le dos du lapin. Parfois associée à un grattage excessif, elle peut infecter les humains et provoquer l'apparition de petits boutons rouges au site de contact, avec ou sans démangeaisons. On la détecte à l'aide de l'examen microscopique de pellicules prélevées sur le lapin avec un papier collant. 

 

Mites d'oreilles

Psoroptes cuniculi est un parasite causant des rougeurs et des croûtes brunâtres sur les oreilles du lapin. Il est souvent associé à un grattage important ou encore à des secouements de tête fréquents. Il ne faut pas retirer les croûtes, car cela peut endommager la peau qui se trouve en dessous. Le diagnostic est fait par l'examen microscopique d'un frottis d'oreille et le traitement est le même que celui des mites de peau.

 

Puces

Le lapin peut attraper les puces du chat, du chien et des rongeurs. Le diagnostic est basé sur une visualisation des puces vivantes sur l'animal ou encore de ses déjections. Ces dernières prennent l'apparence de virgules ou de points noirs qui laissent une trace rouge s'ils sont écrasés avec un doigt mouillé sur une surface blanche. Les puces se traitent avec l’application d'un produit antiparasitaire. 

 

Pododermatite

La pododermatite est une irritation/inflammation de la peau sous les pattes. Cette inflammation peut évoluer jusqu’à une infection sévère. Elle est généralement plus prononcée aux pattes arrière et est fréquemment associée à de l'obésité, ou est secondaire à un trauma causé par un sol non tapissé. La litière à base de copeaux de pin ou de cèdre peut aussi irriter la peau, favorisant la pododermatite.

 

Le traitement de la pododermatite peut durer un certain temps et fait appel à la patience du propriétaire. Une crème antimicrobienne et parfois un antibiotique oral sont utilisés afin de traiter l'infection bactérienne. Des bandages ou chaussons sont recommandés afin de protéger les pattes pendant la guérison, et parfois à long terme. 

 

La correction de l'environnement est cruciale : il faudra retirer les surfaces grillagées et la litière de cèdre ou de pin, et tapisser le sol à l’aide de tapis et de couvertures. Les récidives sont fréquentes lors de pododermatite, il faut donc surveiller fréquemment le dessous des pattes de votre compagnon afin de déceler le plus tôt possible un début d'inflammation.

 

Teigne

Chez le lapin, la teigne est causée par un champignon, Trichophyton mentagrophytes. Il cause l'apparition de plaques rondes sans poils qui ont tendance à s'agrandir. Ce champignon peut aussi infecter les humains en causant l'apparition de plaques rouges sur la peau au site de contact, souvent associées à des démangeaisons. Pour diagnostiquer ce champignon, un test de détection ou une culture spéciale sont recommandés. Il convient de limiter les manipulations de l'animal et les déplacements dans son environnement pendant le traitement. Il est important de porter des gants lorsqu'on manipule l'animal pendant son traitement. La teigne se traite avec des médicaments topiques et oraux. Le traitement peut prendre plusieurs semaines. 

 

Tumeur utérine

L'adénocarcinome utérin est une tumeur maligne qui affecte 50 à 80 % des lapines âgées de 4 ans et plus. Les signes cliniques observés sont l'apparition de sang dans l'urine, de l'abattement, une perte de poids et de l'anorexie. Un inconfort à la palpation de l'abdomen est fréquemment observé à l'examen, parfois associé à la palpation d'une masse. La tumeur est fortement suspectée lors de certains changements observés à la radiographie et sa présence est confirmée lors du retrait de l'utérus et des ovaires en chirurgie. Cette procédure de routine devrait être effectuée chez toute lapine à partir de l’âge de 6 mois, afin de prévenir cette condition et de contrôler les naissances. Des radiographies thoraciques sont recommandées avant la procédure afin de détecter de possibles métastases pulmonaires.

 

Maladies respiratoires

Pasteurellose

Pasteurella multocida est une bactérie qui affecte le lapin de nombreuses façons. En effet, cette bactérie peut causer des abcès cutanés, des pneumonies, des infections des voies nasales et des otites moyennes et internes. Les signes cliniques varient en fonction de la forme de la maladie, pouvant aller de la simple bosse sur la peau jusqu'aux sécrétions nasales purulentes, à la tête penchée sur le côté ainsi qu'à de la dyspnée (difficulté à respirer).

 

Le diagnostic est posé à l'aide des signes cliniques et d'antécédents médicaux. Lorsqu'une otite interne ou une pneumonie est suspectée, des radiographies permettent de confirmer le diagnostic et d'évaluer la sévérité de la condition. La pasteurellose se traite avec des antibiotiques pendant une période variant selon la réponse de l'animal au traitement. Étant donné la persistance de l'agent chez l'animal suite à un traitement, les récidives sont fréquentes et doivent être traitées par antibiotique chaque fois. Le stress joue un rôle important dans la récurrence des infections chez l'animal porteur.

 

Neurologie

Encéphalitozoon cuniculi

Encéphalitozoon cuniculi est un champignon qui se transmet par contact avec l'urine de lapins infectés et qui peut se localiser à différents endroits dans l'organisme, provoquant alors différents symptômes. Il se loge le plus souvent au cerveau, amenant l'animal à tenir sa tête penchée sur le côté et pouvant même le faire rouler sur lui-même. On peut aussi noter un mouvement des yeux de gauche à droite lorsque l'animal est immobile (appelé nystagmus), ainsi que des pertes d'équilibre et une faiblesse des pattes arrière. Tous ces signes sont la plupart du temps accompagnés d’une perte d'appétit et un abattement. 

 

Le champignon peut aussi se localiser aux reins, empêchant ces derniers de retenir l'eau du corps. L'animal urine et boit alors davantage, tout en étant également amorphe. Finalement, E. cuniculi peut se localiser dans les yeux et créer une uvéite (infection de l'intérieur de l'œil) ou des cataractes. L'œil de l'animal changera alors en apparence : rond blanc au centre de l'œil, œil à moitié fermé, et écoulements purulents ou rougeurs.

 

Il est important de consulter le plus tôt possible si votre lapin manifeste ces signes cliniques, car plus la maladie est traitée rapidement, moins il y a de chances que des dommages irréversibles ne surviennent. Le traitement chez le lapin infecté est un antifongique administré par voie orale une fois par jour pendant un mois. Il existe aussi un test sanguin permettant de vérifier si l'animal a été exposé à l'agent. Il convient de séparer le lapin malade des autres lapins pendant une période de trois mois, puisque le parasite peut être excrété dans l'urine de l'animal infecté pendant tout ce temps. Malheureusement, certaines lésions sont incurables et l'animal peut conserver des séquelles, comme la tête penchée sur le côté, pour le reste de sa vie et ce, malgré un traitement adéquat.

 

Si votre lapin a besoin de soins qui ne peuvent être faits à votre clinique régulière, nous transférerons son dossier vers notre équipe spécialisée du Centre Vétérinaire Laval.

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