Le jeune oiseau est beaucoup plus demandant en temps et en soins qu'un oiseau âgé d’un an et plus. Il est particulièrement sensible aux infections multiples, puisqu'il n'a pas encore développé un bon système immunitaire. Comme il n'a généralement pas encore toutes ses plumes et qu'il est de très petite taille, il est plus vulnérable au froid.
Il est incapable de se nourrir seul et nécessite votre présence plus souvent. Il ne sait pas comment voler et ses parents biologiques ne sont pas là pour le lui montrer, alors il a besoin de stimulation. Aussi, il n'est pas entouré de 80 autres perroquets de la même espèce, comme dans la nature, pour lui apprendre à interagir (la plupart des perroquets sont grégaires) avec les autres. Vous devez donc lui montrer comment bien se comporter, afin d'éviter les problèmes de picage ou de vocalisations incessantes dans le futur. Voici donc un bref aperçu des éléments à connaître pour prendre soin adéquatement d'un jeune oiseau.
Poids
Le poids de votre oiseau est le meilleur indice de son état de santé. Il doit être pris chaque matin avant les repas à l'aide d'une balance alimentaire, et doit être noté dans un journal dédié à votre oiseau (voir document nouvel oiseau).
Alimentation
La décision de gaver votre oiseau n'est pas à prendre à la légère. Chaque oiseau ayant des besoins particuliers, certains vont rapidement accepter la moulée, alors que d'autres vont demander à être gavés jusqu'à l'âge d'un an. C'est lui et personne d'autre qui doit choisir. Lorsqu'il n'en voudra plus, il refusera sa portion, la mangera moins vite, ou la recrachera.
Ne forcez jamais un oiseau à manger ce que vous lui donnez à la seringue ou à la cuillère, car vous risquez de provoquer une pneumonie par aspiration, c'est-à-dire que votre oiseau peut recevoir de la nourriture dans les poumons et développer une pneumonie potentiellement mortelle. En effet, il existe plusieurs risques associés au gavage : ces derniers seront mentionnés tout au long de ce document. Il convient donc de prendre une décision éclairée en matière de gavage et d'en assumer pleinement la responsabilité, en étant méticuleux et constant.
Différentes compagnies vendent de la pâtée d'élevage. Nous vous recommandons les marques Harisson, Roudyboush, Kaytee Exact Ara (pour les aras) et Lafeber. La pâtée Tropican est également acceptable. Il faut savoir que chaque espèce a des besoins spécifiques et que, dans la nature, les parents s'occupent de trouver ce dont leurs petits ont besoin. Nous tentons de les imiter, mais nous ne sommes pas aussi précis, bien que ce soit suffisant pour qu'ils reçoivent les éléments nutritifs dont ils ont besoin.
La quantité à administrer varie selon les espèces. Les cacatoès, les gris d'Afrique, les caïques, les éclectus et les conures devraient recevoir 10 % de leur poids (kg) en volume (ml) à chaque repas. Les aras hyacinthes et les aras de Buffon devraient recevoir 12 % de leur poids à chaque repas, tandis que les aras cloroptères devraient en recevoir 11 %. Si vous administrez trop de pâtée à la fois à votre oiseau, vous risquez de provoquer une rupture du jabot ou encore des vomissements/régurgitations.
La température est très importante. Elle devrait se situer entre 102º (38,9 °C) et 106°F (41,1 °C). Si la pâtée n'est pas suffisamment chaude, votre oiseau ne l'acceptera pas et la digestion sera inadéquate. Si elle est assez chaude, vous noterez que votre oiseau fera un mouvement de va et vient avec sa tête, comme s'il voulait se cogner le bec sur la seringue. C'est un phénomène tout à fait normal que l'on observe chez l'oisillon lorsqu'il se nourrit au bec de ses parents. Si la pâtée est trop chaude, vous risquez de brûler le jabot de votre oiseau (la poche dans laquelle la nourriture se déverse avant d'atteindre l'estomac).
L'idéal est de mélanger quelques cuillères à thé de pâtée avec de l'eau préalablement bouillie qu'on a laissé refroidir quelques minutes (autrement on risque de détruire les nutriments dans la pâtée). Le mélange devrait être de la texture du yogourt et il ne doit pas y avoir de grumeaux, sinon ils risquent de gonfler dans le jabot ou de compliquer la digestion. Lorsque la pâtée est bien mélangée, prenez la température à l'aide d'un thermomètre (le poignet n'est pas fiable !). Si le mélange n'est pas suffisamment chaud, ajoutez de la pâtée et de l'eau chaude plutôt que de le réchauffer au four à micro-ondes. Ceci modifie en effet le mélange et la température n'est alors plus homogène (risque de brûlure). Si le mélange est trop chaud, placez le contenant dans l'eau froide en brassant pendant environ une minute.
Utilisez des seringues à embout cathéter propres (trempées dans l'eau bouillante) pour nourrir votre oiseau. La cuillère est déconseillée, car elle est plus souvent associée à des risques de contamination et de pneumonie par aspiration, en plus de générer plus de dégâts. Faites entrer le bout de la seringue du côté gauche du bec de l'oiseau en l'orientant vers sa droite à lui, afin de réduire les risques de fausse déglutition. Administrez une petite quantité à la fois pour lui donner le temps de l'avaler. Nettoyez bien le bec et son contour après chaque repas, afin d'éviter les irritations de la peau autour du bec et pour empêcher qu'il y ait une croissance bactérienne dans le résidu de pâtée sur le bec de l'oiseau.
La fréquence des repas varie selon l'espèce et selon l'âge de votre oiseau. Voici un résumé des valeurs approximatives. Si vous notez une perte de poids en cours de route, augmentez le nombre de repas par jour immédiatement.
Cockatiel :
- 20-30 jours : 3 repas par jour
- 30-40 jours : 2 repas par jour
- 40 à X jours : 1 repas par jour
Gris d'Afrique, Éclectus, Conure, Caïque, Amazone :
- 25-40 jours : 3 repas par jour
- 40-50 jours : 2 repas par jour
- 50 à X jours : 1 repas par jour
Cacatoès et Ara :
- 30-45 jours : 3 repas par jour
- 45-65 jours : 2 repas par jour
- 65-90 jours : 1 repas par jour
X : le moment où il refusera sa pâtée !
Remarque :
Ne préparez pas le mélange de pâtée à l'avance pour toute la journée. Même si vous le placez au réfrigérateur, la croissance bactérienne est présente et les risques d'infection aussi !
Le jabot de votre oiseau devrait toujours être vide le matin. Si ce n'est pas le cas, surveillez les fientes de votre oiseau. Si elles sont moins fréquentes, consultez un vétérinaire, il se peut que le système digestif de votre oiseau fonctionne au ralenti (maladie).
Dès que votre oiseau reçoit deux repas par jour, vous pouvez débuter la transition en lui offrant de la moulée toute la journée dans un plat dans sa cage, ainsi que des fruits et légumes variés placés partout dans la cage. Plus vous variez l'alimentation de votre oiseau en jeune âge, moins il sera capricieux et plus il recevra une diète équilibrée ! Le but de placer les aliments partout dans la cage est d'introduire votre oiseau au « foraging » et ainsi d'enrichir son environnement (voir document nouvel oiseau). Les graines ne doivent pas être offertes car elles sont riches en gras. Votre oiseau risque alors de développer une aversion pour la moulée et des carences nutritionnelles importantes. Les graines seront des récompenses occasionnelles introduites plus tard dans la vie de votre oiseau.
Le bol d'eau peut être offert dès que l'oiseau reçoit deux repas par jour. Assurez-vous de le changer au moins une fois par jour.
Lorsque votre oiseau décidera qu'il ne veut plus de pâtée (au jour X), vous pourrez commencer le sevrage. Il est important de procéder graduellement et surtout de surveiller le poids de votre oiseau, car vous ne serez probablement pas présent toute la journée pour surveiller sa prise alimentaire. Il est acceptable qu'il perde jusqu'à 15 % maximum de son poids actuel durant la période de sevrage. Si la perte excède 15 %, ou même avant si vous remarquez que votre oiseau est plus turbulent, qu'il crie ou mord plus qu'à l'habitude, augmentez la quantité de pâtée par repas. L'idéal est de commencer par réduire la quantité de pâtée par repas et, lorsqu'il refusera catégoriquement la moindre bouchée de pâtée, donnez-lui-en un jour sur deux. Il s'agit d'un moment important dans la vie d'un perroquet, alors il importe d'être très attentif à son comportement.
Température ambiante
Les jeunes oiseaux sont plus sensibles au froid que les adultes, puisqu'ils sont plus petits et qu'ils ont moins de plumes. La température ambiante de leur pièce devrait être d'environ 24°C. On peut aussi ajouter une lampe chauffante (comme pour les reptiles) au-dessus de la cage, en s'assurant que l'oiseau ne puisse pas atteindre la lampe ou le fil, même lorsqu'on le sort sur le dessus de la cage ! Cette lampe peut être allumée deux heures en après-midi (les oiseaux font souvent une sieste l'après-midi et leur température corporelle diminue) ou lorsque ses plumes sont ébouriffées (signe qu'il a froid, sauf s'il est en train de jouer).
Sommeil
Comme les bébés, les jeunes oiseaux ont besoin d'un maximum de sommeil afin de favoriser une croissance adéquate et un bon état de santé. Ils ont besoin de 12 à 14 heures de sommeil par nuit, sans bruit (télévision) et sans lumière (couverture opaque pour couvrir la cage). De plus, il ne faut jamais déranger un oiseau qui fait une sieste (classique en après-midi).
Vol
Malheureusement, la plupart des oiseaux vendus ont les plumes d'ailes déjà coupées. Il n'est pas recommandé de couper les plumes des oiseaux, même à l'âge adulte (voir document nouvel oiseau); c'est encore plus important chez les jeunes oiseaux, car ils n'ont toujours pas appris à voler. Ainsi, ils n'auront peut-être pas le réflexe de battre des ailes et ne développeront pas leurs muscles correctement. Ils risquent donc, le jour où ils seront libres et plus sûrs d'eux (ou lorsqu'un chat tentera de les croquer...), de se lancer dans le vide pour s'envoler, de tomber et de se blesser gravement. Pour y remédier, vous pouvez placer l'oiseau sur votre index, maintenir une patte avec votre pouce et faire un mouvement, doucement, de haut en bas avec votre main, afin de l'inciter à battre des ailes. Ceci permettra de faire travailler ses muscles de vol et lui apprendra vaguement comment voler. Il aura alors plus de chances d'échapper aux dents du chat !
Socialisation
Les perroquets sont pour la plupart grégaires, c'est-à-dire qu'ils vivent en groupe. Dès le jeune âge, l'oiseau est impliqué dans les activités du groupe et apprend à « vivre en société ». L'élevage en captivité est donc contradictoire à la nature même du perroquet. C'est pourquoi il est impératif que vous l'impliquiez au maximum dans votre vie et dans celle des autres ! Chaque membre de votre famille devrait le manipuler et vous devriez le présenter aux visiteurs et à vos amis. Plus il aura de contacts avec différentes personnes, plus il apprendra à être ouvert aux inconnus et moins il en aura peur. De plus, les contacts répétés avec les humains lui permettront de socialiser comme dans la nature avec son groupe. Ils lui apprendront aussi comment se comporter, qu'il n'est pas acceptable de parler à quelqu'un qui parle déjà au téléphone, de crier à quelqu'un qui est juste à côté pour communiquer, etc. Soyez conscients qu'en achetant un perroquet, vous vous êtes engagés à lui apporter autant qu'il va vous apporter !
Vous avez d'autres questions ou encore des inquiétudes à propos de votre oiseau, n'hésitez pas à nous contacter !
Si votre compagnon a besoin d’un soin qui ne peut être fait dans votre hôpital, nous transférerons son dossier vers notre équipe spécialisée du Centre Vétérinaire Laval.